fougéres et paillis
Moins utilisées que les feuilles mortes, les fougères sont pourtant de bons matériaux de paillage et de protection contre le froid et le ruissellement de la pluie sur le sol. Voici nos conseils pour les employer dans les meilleures conditions.
Les frondes des grandes fougères du jardin (les mâles, les femelles ou les royales) se dessèchent en automne avant de mourir. Cependant, elles peuvent encore servir, ne les jetez pas ! Pour augmenter leur quantité, ramassez également dans la nature des fougères aigles qui sont présentes dans de nombreuses régions si le terrain est acide. Vous les trouverez lors de la cueillette de champignons dans les bois de feuillus pas trop ombragés ou en lisières et dans les landes. Coupez-les proprement au sécateur à leur base.
Bien sèches, les fougères ne se gorgent pas rapidement d’eau lors de pluies. En outre, elles créent une zone tampon entre l’air et les végétaux, qu’elles protègent efficacement contre le froid.
Les avantages : les fougères ne se décomposent pas avant la fin des fortes gelées, fin février. Ce matériau gratuit est plus efficace que certaines feuilles vernissées qui laissent l’eau s’infiltrer au cœur des plantes.
Notre conseil : coupez grossièrement sans les broyer les plus grosses tiges pour les placer plus facilement près des petites plantes. Utilisez-les aussi sous des pots renversés, des cloches, dans des voiles ou des housses d’hivernage.
En hiver, le potager accueille peu de légumes. Pour autant, ne laissez pas la terre nue, elle se tasse sous l’effet des pluies, s’envole si elle est légère ou glisse dans les parcelles en pente.
Les avantages : un sol couvert de fougères favorise l’action des vers de terre et, en se décomposant, le paillis renouvelle les matières organiques.
Notre conseil : étalez une bonne couche de fougères, entre 10 et 15 cm d’épaisseur et tassez celles-ci avec vos pieds.
Au printemps, vous incorporerez les fougères en décomposition à la terre, à l’exception de l’emplacement où vous allez cultiver des choux car ceux-ci préfèrent un terrain plutôt calcaire.
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Les fougères sont utiles au jardin d’ornement : placez-les entre les arbustes de vos haies ou les plantes vivaces de vos massifs. Elles ont les mêmes rôles qu’au potager tout en réduisant les écarts de températures entre le jour et la nuit, retardant le refroidissement du sol en automne.
Les avantages : la terre autour des nouvelles plantations conserve sa fraîcheur, s’il ne pleut pas, et sa chaleur, accélérant un bon enracinement.
Notre conseil : les fougères sont parfaites pour toutes les plantes de terre de bruyère ; en se décomposant, elles participent à la conservation du pH acide. Ne les employez pas pour les végétaux calcicoles, comme de nombreuses plantes de rocaille.
La fougère aigle (Pteridium aquilinum) : cette espèce est une des plus courantes de nos forêts où elle forme des couverts vert foncé et de grande hauteur (3 m). La croissance de la plante est très originale : les tiges, d’abord en crosses au printemps, se transforment en frondes, vertes en été, puis jaunâtres et enfin rousses en automne. Particularité étonnante, qui explique son nom de cette fougère : lorsque la plante est coupée par le milieu, une figure d’aigle à deux têtes apparaît. L’hiver, les feuilles sèchent, mais la plante subsiste grâce à son rhizome très robuste jusqu’au printemps suivant ;
bibliographie :
http://www.rustica.fr/articles-jardin/feuilles-fougeres-comme-paillis,3158.html